lundi 15 décembre 2008

mon premier voyage au Japon



Voyage au japon                  02 Octobre au 18 Octobre 2003


BLAGNACLe 02 Octobre 2003, 11 heures arrivée à l’aéroport de Blagnac, je suis le premier. Les autres ne sont pas encore arrivés, je tourne et je pars en reconnaissance du lieu d’embarquement, de l’heure, et des infos éventuelles.
Enfin le groupe commence à arriver Jérôme, Bernard, Jeff, Robert …au bout d’une bonne demi heure nous sommes au complet. Jean Jacques donne ses dernières instructions par téléphone, le boulot lui manque déjà, Robert compte ses disciples et on se dirige vers la porte d’embarquement : les billets jaillissent des poches, des valises, des sacs, nous sommes fin prêts pour l’embarquement. On enregistre pour Narita les bagages et les iaito, sécurité oblige suite aux événements du 11 septembre 2001. Même les coupe-ongles sont interdits en cabine, Bernard s’empresse de le glisser dans sa valise destinée à voyager en soute. Après l’enregistrement nous nous dirigeons vers le café de l’aéroport histoire de nous mettre dans l’ambiance et faire nos adieux à nos accompagnateurs, Stéphane est venu nous dire un petit au revoir avec dans les yeux une petite amertume et une certaine envie de nous accompagner. Le haut parleur nous avertit, avec une voix exquise, que notre avion est là et que nous pouvons nous présenter en salle d’embarquement, ce que nous faisons en bon ordre à la suite de Robert.
Les bises fusent de partout et de grands au revoir s’échangent, nous voilà en salle d’embarquement, les fumeurs nous quittent un instant pour rejoindre les aires autorisées et en grillent une ou deux pour le voyage. On nous annonce que le vol aura 1 heure de retard, ça commence bien : on n’est pas arrivé.
Les gens commencent à se grouper vers l’entrée de l’appareil.

ROISSYAtterrissage à Roissy regroupement et on prend la direction du hall 2 F, petite pause café et nous retrouvons Michel arrivant de La Rochelle et Robert de Tourcoing. Des grands bonjours s’échangent et nous allons enregistrer nos bagages et passer en zone douanière.
Il nous reste un peu de temps, nous prenons place sur des fauteuils face à la porte d’embarquement. Michel et moi restons un moment à côté des bagages. Nous les surveillons à tour de rôle. La relève arrive et nous partons pour une visite aux magasins Duty free. Je suis un peu tendu. C’est mon premier grand voyage et en plus pour le Japon. C’est un rêve que j’avais fait depuis plusieurs années. Dés mes débuts dans la pratique du Kendo il y à 20 ans, j’avais espoir de partir pour cette destination. Donc le fait d’être en salle d’embarquement me pince un peu le cœur. Notre vol est annoncé, nous approchons. L’angoisse me prend, je la dissimule de mon mieux.
19 h 30 embarquement dans le Boeing.
Nous voici dans nos sièges, moi côté hublot Jean Jacques à droite et Alain à la suite, l’avion se présente en bout de piste et commence son accélération pour le décollage. Impressionnant la poussée des réacteurs, nos sommes collés aux sièges, l’avion se cabre et nous voilà partis pour un vol de 12 heures environ.
Ce 747 de la Japan Air Line est tout neuf, Jean Jacques nous explique, les dernières innovations de Boeing. Des écrans plats sont fixés sur le siège avant avec au programme une dizaine de films dont 2 en Français (Drôle de dames et Comment larguer un mec en 10 leçons) et les autres en VO, nous commençons une révision de nos cours d’anglais déjà bien loin pour certain. Le groupe est éclaté aux différents coins de l’avion par groupe de 2 ou 3. Ainsi débutent les premières heures de vol. L’hôtesse nous apporte le premier repas japonais. Un délice ce repas. Après ce festin nous nous sommes mis devant l’écran et, chacun suivant ses goûts, a tué le temps en films ou jeux vidéo. Le vol ne m’a pas paru trop long, parfois nous demandions avec ironie à Robert l’heure de notre arrivée. Ce qui avait le don de l’agacer. Avec une grande patience il nous répond en souriant. (Ce ne fut pas toujours vrai par la suite).
Le voyage fut plaisant. Le survol de la Russie fut très beau avec ses montagnes enneigées.
Après 12 heures de vol nous entamons notre descente sur Tokyo, le paysage est magnifique des rizières à perte de vue et chose amusante des golfs presque aussi nombreux que les champs de riz.

TOKYOBienvenue à Narita, l’aéroport est immense. Nous faisons la queue derrière la ligne blanche pour le passage en douane et récupérer nos bagages. Robert nous propose d’envoyer nos valises directement au ryokan de Shimizu afin de nous soulager dans nos différents déplacements. Je saisis ma valise et fais un transfert rapide de mes affaires de toilette et mes habits de rechange. Nos bagages partent enfin, en espérant vers la bonne destination. Nous décidons qu’une caisse commune serait mise en place et après un vote unanime Marie Paule fut nommée trésorière à sa grande joie. Le groupe se dirige vers le train pour Tokyo. La fatigue accumulée, la fin du voyage nous parait long. Nous voilà arrivés en gare de Gotanda où notre hôtel nous ouvre ses portes et en file indienne nous attendons la distribution des chambres afin de jouir d’un petit
repos bien mérité ainsi que d’une bonne douche. Robert et le maître de céans nous distribuent nos clés. Chacun s’accouple et file vers les chambres, je partage la mienne avec JEFF.
" L’heure du rendez-vous est fixée à 19 h 30 dans le hall de l’hôtel " nous signifie Robert toujours avec son sourire aux coins des lèvres... La vue de cette chambre nous renseigne sur les 15 prochaines nuits à venir. La vie à 50 cm du sol rappelle à l’ordre nos vieilles douleurs aux genoux et au dos. Nos ablutions terminées et à l’heure convenue nous voilà regroupés dans le hall, petite concertation afin de décider l’endroit où nous allons manger. Robert nous suggère un petit resto pas très loin, genre sushi, approbation générale, et nous filons vers ce resto.
Ce premier repas se fait dans une hilarité presque générale. Bernard, Jeff, Michel et moi sommes à la même table et commençons à blaguer, et rire à gorge déployée. Sushi, serveuses, birou (bière), le repas fini nous repartons vers notre chambre afin de dormir un peu, surtout après 36 heures sans fermer l’œil.
Le lendemain réveil 10 h. On a récupéré un peu et nous partons pour notre première visite.
Sengakuji Temple des 47 Rônins : transport en commun, marche à pieds, un petit coup d’œil sur Robert afin de vérifier que nous ne l’avons pas perdu en route, et nous voilà face au temple. Photos de groupe et nous rentrons.
Le temple est magnifique, boiseries, bonzaï géants (clin d’œil à JJ) chacun prend son appareil photos et commence la mitraille. Des personnages vêtus de bronze nous toisent du haut de leurs stèles, nous passons devant dans le plus grand calme.
Après quelques marches nous voici face aux pierres tombales des 47 Rônins.
Chacun consulte son petit guide (en anglais), se remémore l’histoire de ces Rônins, et y va de sa petite larme. Marie Paule achète des bâtonnets d’encens et les dépose sur chaque pierre tombale. " Le silence règne " me fait remarquer Michel, un peu paradoxalement aux bruits de la rue toute proche. Retour vers le musée du Temple où sont entreposés des biens ayant appartenus aux 47 Rônins. Une vidéo nous explique, toujours en anglais, l’histoire de ces Rônins. Alain fait une traduction succincte à Robert, assis près de lui. LES 47 RONINS

"Hana wa sakuragi hito wa bushi".......:de même que la fleur du cerisier est la fleur par excellence, le guerrier est l'homme par excellence. Voilà la phrase symbole de la légende la plus célèbre du Japon.
En mars 1701, le shôgun Tokugawa Tsunayoshi engagea le jeune daimyô Asano Takuminokami Naganori, du fief d'Akô pour accueillir l'envoyé de l'Empereur venu présenter ses vœux au shôgun. Afin de se former à l'étiquette de la cour shôgunale le jeune seigneur se présenta à Kira Kozukenosuke Yoshinaka, un officiel de la cour et expert en cérémonies. Asano lui offrit un présent afin que Kira lui enseigne son art, mais le vieillard grincheux refusa. Tous les jours, Asano se présentait à Kira, et tous les jours ce dernier l'humiliait en public. Le daimyô d'Akô ne supporta plus les manières du vieillard, et comprenant qu'il ne tirerait rien, il s'en offusqua. Il tira son katana, et lui fit de légères blessures au front et à l'épaule. Le shôgun apprenant la nouvelle entra dans une colère folle et puni Asano. Ce dernier, déshonoré n'eut d'autre choix que de suicider par Seppuku (hara-kiri). Son fief fut confisqué par le shôgun, et ses 300 samouraïs devinrent des Rônins (samouraï sans maître). La plupart se dispersèrent, mais l'un d'eux, Ôishi Kuranosuke Yoshio, refusant la mort de son maître réunit 46 autres samouraïs d'Akô pour venger leur daimyô. Ceux-ci se dispersèrent afin de ne pas éveiller les soupçons de kira et d'échapper à ses espions. Les 47 ronins firent donc semblant de mener leur vie de leur côté. Kuranosuke quitta sa famille et commença à fréquenter des tavernes louches et des bordels. Un jours, un homme de Satsuma le reconnut alors qu'il était endormi par terre, complètement ivre. L'homme le traita de lâche pour n'avoir pas vengé son maître et lui cracha au visage, écoeuré de voir un homme aussi indigne du titre de samouraï. Un des espions de Kira aperçut la scène et la rapporta à son maître. Celui-ci fût alors rassuré et ne se méfiât plus des Rônins d'Akô. Dans la nuit du 14 décembre 1702, près de deux ans après l'incident, les 47 Rônins prirent la maison de Kira d'assaut. Tout le monde fût massacré à l'exception de Kira. Ce dernier fût contraint au suicide dans l'honneur, par seppuku, mais il refusa. Il finit donc décapité comme un vulgaire criminel. La tête de Kira fût ensuite lavée puis placée dans un linge blanc avant d'être déposée sur la tombe d'Asano. Les Rônins se rendirent au shôgun une fois leur vengeance accomplie. Toute la population, y comprit le Shogun fût impressionnée par un tel acte de bravoure. Mais ce dernier n'eut d'autre choix que de réprimer la mort de l'officiel. Les anciens samouraïs se suicidèrent ensemble par seppuku. Le 4 février 1703, les 47 Rônins rejoignirent leur maître, dans l'honneur. Leurs corps furent ensevelis en face de la tombe de leur maître, dans le temple de Sengaku. Apprenant la mort de Kira et l'acte de courage des Rônins, l'homme de Satsuma qui avait insulté Kuranosuke se suicida pour avoir malmené injustement un tel héros. Touché par son geste, le grand prêtre du Temple Sengaku le fît enterrer auprès des 47 Rônins et de leur maître. Aujourd'hui encore, la mémoire des 47 samouraïs d'Akô est honorée le 14 décembre au Temple Sengaku. Pour les Japonais, les 47 samouraïs d'Akô sont les symboles d'honneur, de courage et de l'idéal de loyauté indéfectible des samouraïs.

La visite terminée nous allons vers un magasin de sabres, de hakama et bien d’autres choses. Le magasin étant trop petit nous rentrons par vague faire nos achats.
L’heure du repas approchant nous prîmes une collation dans un petit resto : sushi, soupe, riz, bref le régime japonais.
Ensuite nous nous mettons en route pour une grande avenue de Tokyo où beaucoup de magasins de toutes sortes offrent leurs joyaux de vêtements, poteries, meubles. Les yens coulent à flots yukata par ci, kimono par là, enfin nous ressortons du magasin les mains pleines de sacs remplis de fabuleux trésors. Michel fourbu par ces emplettes s’assied à l’extérieur du magasin et commence une longue discussion avec dame Japonaise.
L’heure passant nous attrapâmes le métro, sa réputation n’est pas surfaite : une multitude de gens se pressent, se tassent, se bousculent avec une courtoisie peu coutumière pour nous occidentaux.
Malgré notre fatigue nous partons faire une visite nocturne du Temple Asakusa Kannon au centre de Tokyo, des lampions éclairent l’allée principale jusqu’au temple.
Sur notre gauche se dresse une tour (Pagode) avec ses toits posés les uns sur les autres tout ça dans une féerie de lumières jaunes. Une statue semble monter la garde, sabre à la main. Nous flânons un peu en pensant au retour vers le ryokan où une nouvelle nuit nous attend.
Le lendemain matin debout de bonne heure en direction d’un Temple situé à Kamakura, pas très original, mais pour tout dire j’en ai oublié le nom et je le regrette bien. Nous voila donc sur le quai de la gare, il faut dire au passage que Robert et Alain avaient décidé de faire quelques courses en solitaire dans des magasins d’antiquités, et que notre Jeff est absent lui aussi avec d’importants maux de tête.
Revenons sur notre quai. Nous suivons Marie Paule qui se débrouille très bien avec les cartes ferroviaires. Près de nous se tient une jeune femme française, nous entrons en grandes discussions et nous apprenons qu’elle pratique le jodo en région parisienne avec Luc Antoine S. quel hasard, il n’ y a que les montagnes qui … comme on dit. Elle nous suivra durant toute la journée. Nous descendons du train et après une petite marche nous voici face au temple, quelle merveille.
A ce moment précis je deviens le photographe attitré de Jean Jacques, son appareil numérique tombe en panne et je lui photographie tout ce qui me semble être bien pour lui.
Un nombre impressionnant de bâtisses jalonnent l’allée principale, à droite des temples aux toits en paille de riz, à gauche des petits étangs, des fleurs, des autels. On en prend plein les yeux. La soif nous gagnant nous pressâmes le pas vers une petite auberge dans l’enceinte du temple, thé pour certains, coca pour un autre, nous voila restaurés et faisons route à
nouveau vers d’autres horizons. Et quels horizons, 5 km de marche dans un bois en direction du Bouddha de Kamakura. Cette marche fut relativement agréable j’ai discuté une bonne partie de la promenade avec cette jeune fille, Delphine, hé oui la jeune fille du quai de la gare. Durant cette promenade nous sommes arrivés dans une clairière, où siège une petite maison, et non loin de là, une jolie petite japonaise en costume local commerce, avec devant elle, un étal rempli de souvenirs en tout genre.
Quelques photos et direction notre Bouddha .Un attroupement nous indique l’entrée du temple. Marie Paule s’empresse d’acheter les billets et nous voilà devant un abreuvoir où coule une fontaine d’eau limpide, nous faisons nos ablutions quasi obligatoires des mains, et après, visite du grand Bouddha : 11.5 mètres de haut, tout en bronze, impressionnant la
statue, son visage fait ressortir une certaine sagesse avec sa drôle de coiffe, qui m’a t-on dit récemment, sont de petits escargots.


LE GRAND BOUDDHA DE KAMAKURA
Kamakura étant la ville où Minamoto no Yoritomo ouvrit un shogounat en 1192, elle a beaucoup de temples, lieux saints et d'autres points historiques.
Le grand bouddha de Kamakura, cité avec celui de Nara, est situé à Kotoku-in dans le quartier de Hase de la ville Kamakura. Le nom officiel est Kondo-amida-nyorai-zo, et est une statue en bronze de 11,5 m de haut et 124 tonnes. Bien connu comme le symbole de Kamakura, elle est toujours entourée de pèlerins. Essentiellement de style Unkei avec un goût de style Song chinois, c'est un art typique de la région de Kamakura à cette période.
Premièrement, un moine bouddhiste itinérant, Shamon-Joko, après une collecte des fonds dans tout le Japon, commença la construction d'une statue en bois. La construction de l'actuelle statue en bronze doré commença dans la 4ème année de l'ère Kencho (1252). Au début, la statue fut installée à l'intérieur d'une maison, après l'inondation de la 2ème année de l'ère Oan (1369) et celle de la 4ème année de l'ère Meio (465), Elle fut installée en plein air.
La période Kamakura qui dura de 1192 à 1333 a fait date dans l'histoire du bouddhisme japonais, car la création de nouvelles sectes comme Jodo-shu, Nichiren-shu et Zen-shu a été largement accepté parmi les paysans et les guerriers. En ce qui concerne la sculpture et les portraits, ils devinrent plus réalistes. L'importation de Kara-yo (Style zen) a été notée dans le domaine architectural.

Ensuite nous nous dirigeons vers les échoppes où nous faisons quelques achats : boite à remèdes, broches à l’effigie du Bouddha, porte clé. Face au Bouddha se trouve une chose insolite : Une paire de zori gigantesque est suspendue là comme si le Bouddha les avait accrochée là pour prendre sa position du Lotus
La faim nous gagnant nous prîmes la direction du centre ville afin de grignoter un peu. Des sushi évidemment nous sommes au Japon donc on mange japonais.
Le repas fini nous partons en direction de la mer. La demoiselle du quai de la gare nous précède avec Robert (Tourcoing) à ses basques. Ils ont décidé de tremper les pieds dans le Pacifique. Notre planning ne prévoyait pas cette visite. Marie Paule commence à se fâcher et nous demande de faire demi tour. Le problème est que Robert (Tourcoing) l’a suivie et que nous ne pouvons pas rebrousser chemin sans lui. Bernard part à sa recherche, et nous voilà avec deux personnes en moins. Après 30 mn nous sommes au complet et nous partons vers le nord de la ville pour visiter un temple. La marche fut longue et Robert (Tourcoing) traîne un peu la patte et reste à l’arrière nous suivant péniblement. Michel l’accompagne afin de ne pas le perdre.
Devant le temple le groupe se disperse. Chacun part dans des directions différentes par groupe de 2 ou 3. Je me retrouve avec Bernard et Jean Jacques, il ne me lâche plus le pauvre, mendiant quelques photos par ci et quelques photos par là. Je lui fais : ma bonne âme me perdra.
Je lui ai même photographié un héron perdu dans les lotus. Pour le consoler je le traîne devant un mur rempli de bidons de saké, malheureusement vides.
Notre rendez-vous était fixé à 16 h 30 devant le pont à l’entrée du temple. Nous y sommes tous, fidèles aux ordres donnés. Nous faisons route vers la gare où le train nous ramènera vers Tokyo. Arrivée à notre gare nous disons au revoir à Delphine (la fille du quai de la gare…).
Au ryokan la réunion de fin de soirée a lieu afin de déterminer le planning du lendemain.
Chose importante nous partons pour Shimizu chez Katsuse sensei.

Shimizu

Debout 7 h30.
Dans le hall de l’hôtel grande discussion et en route vers notre transport favori : le train. Après plusieurs changements nous voici arrivés à Shimizu. Une chose est remarquable, il n’y a pas de fumeur sur les quais de gare sauf aux emplacements réservés à cet usage. Cet emplacement est délimité par une bande formant un carré d’environ 2 mètres de côté avec, en son centre, un cendrier !
Chose très curieuse, il y a très peu de japonais qui fument dans les rues.Y a-t-il des interdictions ? Un certain respect pour les autres ? Une certaine discipline ? Je ne pourrais pas le dire. Nos fumeurs jouent le jeu et se mettent en phase avec les indigènes.
Après 3 h 30 de voyage nous descendons en gare de Shimizu et nous prenons des taxis en direction du ryokan Bay side .
Distribution des clés, les mêmes couples se forment : " Jeff chambre 204 " il me suit. On se déchausse et nous enfilons les pantoufles bleues trop petites et nous galopons vers la chambre. Quel bonheur nos valises et nos sabres sont là, la distribution peut commencer.
Après une bonne douche Robert nous emmène à un petit resto non loin du ryokan pour acheter des plats en tout genre sushi, soupe, porc pané, riz.
Oh ! Surprise nous avons la visite de Mr et Mme Katsusé nous nous empressons de les saluer et de fixer un rendez-vous pour le lendemain. Nous avons quartier libre pour le reste de l’après midi.
Le soir Robert nous guide jusqu’au dojo de Katsusé sensei. En façade se trouvent inscrits des Kanji et le Mon de l’école.
Robert ouvre la porte coulissante.
Une armure magnifique se dresse là devant nous comme pour protéger ce lieu sacré.
Nous sommes reçu comme des rois. Visite du dojo avec ses différentes pièces contenant des armes. La salle principale est transformée en dojo. Un plancher rouge nous invite à pénétrer dans la pièce. Des armures de kendo sont suspendues aux murs. Différentes armes sont accrochées au dessus de ces armures : boken, jo, armes à feu, arcs, des sabres bien protégés dans leur housse. Sur le mur à notre gauche se trouvent des petites plaquettes de bois avec le nom des différents pratiquants, une nouvelle y est apposée, c’est celle de Robert qui récemment a été ajoutée à la liste des élèves de l’école. Nous sommes assis en rond autour de Katsuse. Le thé est versé dans les tasses. Un petit lapin blanc dans sa cage nous regarde, c’est la mascotte du dojo. Parfois Katsusé sensei ouvre la cage et lui donne l’autorisation de se dégourdir les pattes. Robert rentre en grande discussion et fait les présentations. Certain sont connus : Alain, Michel, Robert (Tourcoing), Jérôme (il est difficilement oubliable), et moi qui prend un nouveau surnom : Benkei et ça pour le reste du stage. Katsusé sensei , pinceau en main, fait une calligraphie et me l’offre me faisant comprendre qu’il venait d’écrire le nom Benkei.

BENKEI
Le géant Benkei est inséparable de Yoshitsune dans l'histoire japonaise. La légende veut que Benkei soit le fils d'un tengu (démon) des montagnes. Sa mère le porta trois ans... Il vint au monde avec toutes ses dents et les cheveux longs... et il était grand comme un enfant de 5 ans... Enfant, il fut confié au temple d'Enryaku-ji. Il était si turbulent que les moines l’appelaient Oniwara-maru. Jeune démon. Il devint bonze et prit le nom de Benkei. Un curieux bonze d'ailleurs. Haut de plus de 2 mètres, il avait la force de 10 hommes. Benkei quitta le monastère après avoir appris l'art du sabre, et partit pour Kyoto au grand soulagement des bonzes. On raconte qu'il avait fait le voeu de soulager un millier de passants de leurs sabres pour les revendre et reconstruire un temple. En fait, temple ou pas, il dépouillait tous ceux qui passaient le pont Goto. Benkei avait déjà eu 999 sabres. Ce soir là, le terrible moine se tenait au milieu du pont, sanglé dans une armure noire, naginata énorme dans les bras. Inquiétante silhouette. Il attendait sa 1000 ème victime. Soudain, dans la nuit, le son d'une flûte précéda l'arrivée d'un gamin enveloppé dans une longue cape. Benkei ne voyait que le fourreau laqué d'or qui dépassait de la cape. Un sabre de prix assurément ! ! La naginata siffla en s'abaissant. " Gamin, donne-moi ton katana et je te laisse poursuivre ton chemin " tonna Benkei. Yoshitsune, car c'était lui, leva les yeux sur le géant et son arme redoutable. " Vous êtes fou de croire que je vais vous donner mon sabre ! Retournez donc vous coucher "... Le géant Benkei resta bouche bée devant tant d'insolence de la part de ce chétif garnement. Il y aurait donc combat. Benkei leva son arme et fonça sur Yoshitsune. Celui-ci esquiva l'attaque d'un bond prodigieux et se retrouva dans le dos du géant. Le moine, furieux, se retourna vivement et lança un coup de taille formidable de sa naginata. De quoi couper un buffle en deux ! Une seconde fois, Yoshitsune esquiva le coup d'un saut agile. La lame de la naginata se ficha profondément dans une poutre du pont. Yoshitsune repoussa Benkei d'un coup de pied et tira son sabre. Le combat fut bref. Benkei, blessé, mit un genou à terre. Il était stupéfait de tant d'adresse de la part de ce jeune garçon. Blessé et vaincu, il attendit le coup de grâce. "Donnez-moi votre nom, jeune seigneur. Avant de mourir, je veux connaître le nom de mon vainqueur ". " Je suis Minamoto Yoshitsune. Et je ne veux pas votre mort", lui répondit il, en lui tendant la main. "Relevez vous et venez soigner votre blessure ". Benkei se prosterna devant son jeune adversaire. " Minamoto Yoshitsune, laissez moi être votre serviteur ". De ce jour, Benkei sera l'ombre de Yoshitsune, fidèle compagnon d'arme jusqu'au sacrifice final

Le thé terminé Mme Katsuse nous invite à la suivre jusqu’à un restaurant à quelques pas du dojo.
Nous occupons deux grandes tables. Bernard et moi nous nous installons dos au mur pour soulager nos douleurs .Nous commençons à rigoler un peu. Bernard joue avec une boite avec un drôle de bouton sur le dessus .Les serveuses se précipitent vers nous et nous parle en japonais. Nous nous regardons et nous passons commande. Cette boite nous intrigue, mais nous n’en faisons plus cas. Le repas fut excellent une assiette remplie de sushi nous bloqua l’estomac pour la nuit.
Les questions pleuvent vers Robert : " A quelle heure demain matin ? Où va-t-on ? Que fait on ? " Aucune réponse mais ses yeux en disent long sur la réponse. Nous le taquinons.
9h 30 en tenue dans le hall du ryokan, sabre au clair, nous partons vers le dojo. Quelques centaines de mètres nous séparent du lieu d’entraînement. Sur le trajet allant au dojo, le Fuji-yama se dessine à l’horizon contrastant avec le modernisme.
En demi cercle, prêt de Katsusé sensei nous dégustons une tasse de thé, le sensei y va de sa blague et nous fait signe de se mettre en place et de commencer la pratique des katas.
Quatre groupes se forment et les sabres sortent des saya. Une ambiance spéciale remplie l’atmosphère du dojo comme si la présence des anciens était là pour nous guider. Quelques élèves du dojo nous dirigent dans notre façon de pratiquer. Nos regards se dirigent vers une jeune fille de 19 ans, en tenue blanche. Sa technique nous laisse sans voix. Ses kata sont d’une précision remarquable. Katsusé sensei nous explique qu’elle a 4 ans de pratique. Des regards d’étonnement apparaissent sur nos visages. Si tous les japonais travaillent ainsi nous avons du souci à nous faire, et je crois que nous avons vraiment du souci à nous faire.
Après l’entraînement retour au ryokan pour une bonne douche et échanger nos impressions sur cette journée. Les discussions vont bon train dans les douches. Assis sur de petits tabourets plastiques nous prenons une douche au ras du sol, ensuite bain d’eau chaude (environ 40°C). Dur d’y renter mais après quelques minutes nous nous retrouvons aussi rouge que des écrevisses.
Les après midi de liberté nous laissent le temps de flâner et de faire quelques achats pour le petit déjeuner et les repas du soir. Durant mes emplettes je fis l’acquisition d’un jeu de cartes pour le plus grand bonheur de Bernard.
Les repas du soir sont folkloriques, entassés dans la chambre de Michel et Jean Jacques nous mangeons nos sushi.
Le thé coule à flot ainsi que la bière et le coca. Les blagues se succèdent et ne se ressemblent pas, nous rigolons aux larmes. Le repas fini Bernard crie à l’assemblée : " On fait une belote ? " Les doigts se lèvent et direction notre chambre. La table est mise, on tire ma valise et les cartes sont distribuées. Le jeu commence, le ton monte, on se dispute, Jeff éclate de rire, on compte les points.
Puis après 3 parties nous décidons d’aller nous coucher, demain il faut être en forme pour s’entraîner.
Le lendemain même programme au dojo. Nous commençons l’entraînement en vue du taikai. Les cinq premiers kata de l’école sont à l’ordre du jour. Katsusé sensei nous corrige afin que nous soyons prêts pour la compétition.
Le groupe France fera l’ouverture avec la série : goyo, les élèves de Tajima sensei la série : go in. Tajima sensei nous dirige sous l’œil attentif du Maître des lieux et en fin de cours nous lance une invitation à venir dans son dojo le lendemain après midi.
L’entraînement et le déjeuner finis, nous faisons route à pieds vers l’université où Maître Tajima enseigne les lettres anciennes et modernes et la calligraphie japonaise.
Nous sommes accueillis par Tajima sensei qui nous invite, après s’être déchaussé, à le suivre.
Des couloirs sans fin nous mènent dans une salle de classe transformée en petit dojo. Dans les couloirs des jeunes écolières nous sourient et nous saluent : " Konishi wa, Konishi wa ".Nous commençons à nous mettre en tenue. Derrière les vitres les écolières nous surveillent intriguées par notre prestation. Nous sommes nombreux et la salle est trop petite, donc nous changeons de lieu. La nouvelle salle ressemble à un gymnase, nous prenons place et commençons un entraînement libre et après un petit moment Tajima sensei nous positionne et la répétition du taikaï débute, sur le fond du gymnase se trouve une grande ouverture où des élèves pratiquent le tir à l’arc (kyudo).
En fin d’après midi Tajima sensei nous dirige vers un petit restaurant où tous autour d’une table en seisa nous mangeons des plats typiquement japonais.
Je ne pourrais pas vous dire exactement le contenu des assiettes qui se présentent devant nous. Ce fut excellent. Jérôme toise de son ni méto les 1.60m de Tajima sensei.
Après ce fabuleux repas Tajima sensei nous appelle des taxis et nous voilà sur le chemin du ryokan.
Le matin rendez-vous au dojo. Chose amusante on nous sort un sabre de 1.50 m de long, et tout le monde essaye cette perche à sécher. Jérôme se saisit du sabre et malgré ses grands bras trouve des difficultés à le rentrer dans le Obi.
Ma prestation fut plus simple, le sabre sorti je m’essaye à un kata :ENKAI.
Alain regarde le kisaki avec éloignement,
Jean Jacques préfère le dissimuler au dessus de sa tête.
Et Jeff a trouvé le moyen de couper plus vite que son ombre, il nous étonnera toujours.La pratique de cette lame est difficile pour des gens non avertis. Katsuse sensei s’amuse comme un fou en nous voyant nous débattre avec cette arme.
" Demain, nous dit Robert, nous irons visiter un temple sur les collines de Shizioka ".
Nous prenons le minibus et en route pour le Temple de Nihon Dara. Nous empruntons un téléphérique afin de rejoindre le temple. De la cabine nous voyons se détacher à l’horizon le Mont Fuji. Le sommet est dans les nuages et il est impossible de voir ses neiges éternelles.


Le Fuji-YamaLe Fuji-Yama, ou mont Fuji (notamment dénommé Huzi, Huzi-san, Fuji-san "non mortel"), se situe au centre de l'île de Honshu près de la côte orientale, bordée par le Pacifique. Son altitude étant de 3 776 m, c'est la plus haute montagne du Japon. Le Fuji-Yama est un stratovolcan (volcan qui "touche" les nuages) dont la forme est celle d'un cône bien symétrique ayant une base de 30 km de diamètre pour un volume de 870 km3. Le sommet présente un cratère de 700 m de diamètre pour une profondeur de 100 m. Une quinzaine d'éruptions se seraient produites entre 781 et 1083. Puis trois éruptions en 1511, 1560 et 1707.Avec cette dernière éruption apparut le cratère Hoeizan, sur le flanc sud-est du mont Fuji.
Le mont Fuji, le symbole du Japon :
Selon certaines légendes, un empereur ordonna de détruire au sommet d'une montagne un élixir d'immortalité qu'il détenait. Cet élixir fut jeté dans le cratère du mont Fuji et la fumée qui continue à s'échapper du sommet serait ce philtre qui se consume.Dans la religion shintoiste, les montagnes sont sacrées et le mont Fuji, la plus haute de toutes, est un dieu.Le mont Fuji est également vénéré par les bouddhistes depuis qu'au début du VIIIe siècle un moine bouddhiste en réalisa la première ascension.Les pèlerinages d'ascension au sommet apparaissent au XIVe siècle. Ces pèlerinages rituels existent encore dans le Japon moderne et chaque année des millions de Japonais gravissent leur montagne sacrée et se prosternent dans le temple qui se trouve au sommet.
Le Temple est en rénovation, mais les peintures murales nous font oublier les échafaudages. Je me prosterne devant des bidons de saké empilés au pied d’un escalier de pierres.
Une allée bordée de lanternes en pierre nous offre un amusement. Jean Jacques se fait photographier au travers de l’une d’elle, ce qui lui donne l’impression d’être coiffé d’un chapeau de bouffon.
A l’entrée du temple le musée des Tokugawa nous livre ses secrets : des armures, des sabres, des parchemins, toutes sortes de merveilles. Robert en profite pour faire l’acquisition d’un kabuto très utile vous le verrez pas la suite. Ensuite la descente vers la ville s’amorce par une multitude de marches plus ou moins droites qui nous cassent les jambes. Durant notre descente un arbre se déforme pour laisser le passage à Jérôme.
Au loin, en bordure de mer d’immenses serres abritent la culture d’un fruit merveilleux : la fraise, revenu principal de la région de Shizuoka.
Le minibus nous attend aux pieds du temple.
Le samedi Tajima sensei nous a invité à déjeuner dans sa demeure. Le minibus, toujours présent, nous accompagne jusqu'à sa maison. Nous sommes accueillis par la famille au complet.
La table est dressée et nous fait voir une multitude de bonnes choses à manger. Nous prenons place et Tajima sensei nous distribue à chacun un petit porte-bonheur et de la monnaie ancienne, et le repas commence.
Madame Tajima et sa fille font le tour de la table et nous servent le repas. Les plats se succèdent et ne se ressemblent pas. C’est excellent et nous mangeons avec plaisir. Jeff apprécie les plats qu’on lui donne. Alain réticent sur la viande lui cède avec un certain plaisir ses portions. Jeff se retrouve avec près de son assiette une quantité de nourriture qu’il ne peut finir. La fille de Tajima sensei nous rejoint et commence à nous parler en français.
Depuis quelques mois elle prend des cours. Elle ne se débrouille pas mal. Le Maître nous propose une petite promenade digestive. Nous voici sur la route qui grimpe sur la colline voisine. D’innombrables orangers bordent la route sous la garde d’araignées énormes.
Il fait une chaleur humide. La montée est pénible surtout après le repas. Nous sommes trempés de sueur. Les appareils photos sortent de leurs housses et mitraillent le groupe.
Nous entamons notre descente vers un temple situé non loin de la maison de Tajima sensei. Le cimetière borde le temple. Il nous explique qu’une grande partie de sa famille y repose. Le temple est fermé. Il se renseigne auprès du gardien et obtient l’autorisation de nous faire visiter. La permission obtenue, nous voici dans le temple. Tout le monde a les yeux écarquillés, c’est magnifique. Dans la première pièce des photos de militaires sont accrochées au mur en mémoire de ces jeunes gens tombés durant la 2éme guerre mondiale. L’autel est orné de fleurs, de poteries, de lanternes en métal doré. De grands chandeliers sont posés de part et d’autre de l’autel.
Sur le devant est posé un instrument de musique très curieux. Il provient d’un tronc d’arbre. Il a été sculpté et creusé à l’intérieur de telle sorte qu’il forme une cavité résonante ce qui, quand on le frappe avec un marteau produit un son grave. C’est un instrument du culte.
Le parc qui entoure ce temple et bordé par des forêts de bambous, et de petites maisons dans un style très ancien. Toutes ces maisons sont ornées d’arbres taillés à la manière des bonzaïs. On a vraiment l’impression d’être à une autre époque, rien de la vie moderne ne vient troubler cette atmosphère d’antan.
Devant l’entrée du temple un petit Bouddha, les yeux fermés attend. Il a pour mission nous a-t-on dit, d’aller chercher les âmes des jeunes enfants morts pour les amener au paradis.
Nous décidons de faire demi tour et de rentrer chez Tajima sensei. Dans la cour un petit chat siamois nous regarde la tête penchée sur le côté, intrigué par cette intrusion peu coutumière.
Tajima sensei nous invite à passer dans la pièce voisine. Là il glisse une cassette vidéo dans le magnétoscope et nous voilà plongés 20 ans en arrière. Sur l’écran le Maître exécute quelques katas. Alain fourbu laisse aller sa tête vers l’avant. Par bonheur aucun ronflement ne sort de sa bouche.
Un curieux cortège se fait en direction des toilettes. Je m’y rends et constate une chose étrange : la cuvette est équipée d’une série de petits boutons. Certains destinés à produire des jets d’eau en direction des parties intimes de notre personne et d’autres des musiques douces couvrant les bruits occasionnés par notre présence dans ces lieux. Et en plus la tinette est chauffée.
La famille Tajima nous fait comprendre que le repas du soir est prêt et que nous devons nous installer pour le dîner. Des regards interrogatifs se tournent vers Robert. Avec un léger haussement d’épaules il nous dit que nous devons rester manger car la famille Tajima avait tout organisé et qu’il était mal venu de refuser son hospitalité. L’heure du départ sonne, tout le monde présente ses respects à la famille et nous descendons afin de prendre notre minibus. Dans le véhicule des mouvements de bras vont de droite et de gauche afin d’envoyer de grand au revoir à notre hôte.
Dimanche matin, dernier entraînement et dernières rectifications. Le cours terminés nous prenons une tasse de thé. Mme Katsuse et ses petits enfants entrent dans le dojo avec les bras chargés de cadeaux qui nous sont destinés. Chacun reçoit une pochette avec à l’intérieur : un petit sac de toile bleue décorée d’un kanji, d’un petit cadre avec le nom d’un kata, (Sekka pour le mien) d’une paire de baguettes, une toupie, etc. Nous sommes vraiment surpris par cette chaleureuse attention. Katsuse sensei nous donne les dernières recommandations pour le lundi matin, jour du Taikai.

TAIKAI7 heures nous sommes tous devant le dojo. On se répartit dans les différentes voitures et nous voilà en route. Après une bonne heure de route nous descendons du véhicule et nous nous engouffrons dans la salle. Les participants préparent les tables pour le jury. Six shiaijo sont dessinés sur le sol avec des rubans adhésifs, des panneaux de fortune sont installés pour l’affichage des tableaux. Le jury se présente aux tables d’honneur et fait un discours.
La démonstration peut commencer.
Le groupe France devant, le groupe Tajima derrière. Robert et Tajima sensei, face à nous donnent les commandements. Notre prestation terminée nous laissons place aux Sensei pour la démonstration des différentes écoles.
11 heures la compétition commence. J’ouvre le bal et fais le premier combat avec succès. Jérôme, Michel, Jean Jacques, Marie Paule, Alain me suivent avec le même dénouement. La partie est dure. Midi les arbitres arrêtent la compétition pour le déjeuner et annoncent la reprise à 12 h 35.
Les plateaux de sushi sont distribués et le repas commence.
Jeff met un point d’honneur à refaire la décoration de la tenue de Jean Jacques avec de la mayonnaise. La colère monte : " Ah ! Non Jeff tu ne peux pas faire attention !" hurle Jean Jacques. Sa veste de iaido est maculée de sauce jaunâtre. Tout le monde lui tend des serviettes avec un fou rire dissimulé. Jeff, lui, la tête dans son plateau repas ne bronche pas.
Après quelques minutes Jean Jacques va le voir et lui présente toutes ses excuses pour son emportement. L’affaire s’arrange au mieux. Nous finissons juste le repas et la compétition reprend.
Là nous avons moins de chance, nous sommes éliminés dans la catégorie kyu, 1 dan, 2 dan. Finis pour nous. Les 3èmes dan auront certainement plus de chance. Que nenni. Eliminés aussi. Il ne reste plus que notre Sensei. Ses katas sont très bien exécutés et les drapeaux montent en sa faveur.
Le voilà en final. Malheureusement ses cinq derniers katas ne font pas la différence avec ceux de son adversaire. Il obtient la deuxième place avec brio.
Alain reçoit la coupe Fighting spirit pour sa prestation durant cette compétition
La remise des coupes s’effectue dans la joie générale.
La compétition finie nous voilà de retour au dojo où après échange de quelques paroles nous faisons nos adieux.
Nous décidons de prendre une bonne douche. Michel a acheté une bouteille de saké qui finira avec nous dans le bain chaud dans des cris et des rires de joie. Marie Paule dans son bain de l’autre côté de la cloison, nous crie de nous taire, sans résultat. Les flashs éclairent la grande baignoire, malheureusement je pense que les photos seront floues à cause de la buée.
Après nos ablutions nous partons au restaurant. Nous nous installons à table. Bernard et moi commençons à jouer avec cette fameuse petite boite à bouton. Des serveuses arrivent et nous expliquent qu’a chaque pression sur ce bouton un signal sonore retentit en cuisine afin d’appeler les serveuses en salle. Nous avons pendant pas mal de temps joué avec elle sans soupçonner qu’en cuisine une sonnette retentissait à chaque impulsion. Ensemble nous partons dans un grand éclat de rire.
Lundi 13 octobre. Nous sommes réunis dans le hall de l’hôtel afin de régler les derniers préparatifs de départ.

KYOTOLe trajet se fera par chemin de fer cette fois avec nos valises. 4 heures de trajet et quatre changements de train. Le paysage est différent de celui du nord. Il y a beaucoup de petits villages et beaucoup de verdure.
Gare de Kyoto. Trois taxis sont réquisitionnés afin de nous véhiculer jusqu’au ryokan. Les clés sont distribuées, les chaussons enfilés et me voici dans la petite chambre avec Jeff.
La fin de notre voyage est consacrée au tourisme.
La première visite programmée sera pour le Temple Ryoanji. Nous prenons des taxis et nous nous donnons rendez-vous à l’entrée du temple. Nous arrivons les premiers, les autres ne se feront pas attendre. Les billets d’entrées nous sont distribués. Nous marchons un peu et arrivons près d’un étang où des lotus recouvrent la presque totalité du plan d’eau.
En son centre un petit îlot fait apparaître une petite bâtisse et un petit pont. Nous pressons le pas afin de nous y rendre. Sur l’île, je prends quelques photos dont une servira à paraître dans le journal Toulousain ‘’la Dépêche’’ relatant les exploits de nos médaillés. Nous continuons notre marche. Nous sommes maintenant devant le jardin zen.
Le fabuleux jardin sec du Temple Ryoanji se compose de 15 pierres, de mousse et de gravillons. Il est pensé pour que l'on puisse au maximum compter que 14 pierres. On s’assied un moment afin de profiter du calme qui y règne. Après, direction la sortie, nous faisons des achats de souvenirs. Le parc est magnifique. Des arbres les pieds dans la mousse envahissent tout l’espace libre du parc.
Certains arbres ont des formes très bizarres. La partie base et la partie haute sont feuillues et le centre montre un tronc décharné !
Un petit bosquet d’arbres abrite une fontaine circulaire en pierre sculptée offrant une eau pure et limpide.
Entre ces différentes espèces d’arbres coulent des petits ruisseaux. Nous rejoignons la sortie où Robert entre en conversation avec un groupe d’Israéliens. Il a appris qu’ils étaient en séminaire de pharmacie à Kyoto. La suite de la visite se fait vers le Temple de Kinkakuji.

KINKAKUJI
Kinkakuji c’est le temple d’or : Une pure merveille.
Le temple Kinkakuji est un bâtiment étrange: il sert de résidence comme un temple bouddhiste. en 1397, shogoun Ashikaga Yoshimitsu de Muromachi shogounat le fonda en tant que résidence secondaire sur la colline de Kitayama. En 1419, après sa mort, un fils le transforma en temple Zen et le renomma Rokuon-ji du nom religieux de Yoshimitsu.
Le premier étage du temple Kinkaku-ji est formé du style noble Heian, le second étage, style Samurai et le troisième, style Zen. Le toit de style Hoke est couvert de bois tandis que le second et le troisième sont couverts de feuilles d'or. Il est considéré comme une mixture harmonieuse de la culture Hean, Samourai et Bouddhiste: en usant les styles japonais, indien et chinois, connus à cette époque, en même temps, il a créé une architecture originale.
En utilisant le Mt Kinugasa comme Shakkei (paysage d'un pré) et arrangeant des pierres étranges ou connues pour exprimer Kuzan-hakkai (9 montagnes et 8 océans), le jardin du style "Chisen-kaiyu" est connu comme typique de la période Muromachi. Kyo-ko (étang miroir) reflète une image splendide du temple Kinkaku-ji.
Le 2 juillet, la 25ème année de l'ère Showa (1950), Le temple Kinkaku-ji fut brûlé complètement par un incendie volontaire. Le jeune homme arrêté confessa qu'il voulait se suicider avec lui. Ecrivain, Mishima Yukio (1925-1970), a écrit un roman sur Kinkaku-ji, en utilisant cet événement en tant que modèle et son travail fut considéré comme un chef d'oeuvre. En perdant son âme à cause d'une beauté abstraite, il s'est suicidé tragiquement avec une imagination.
Les parois du temple sont recouvertes de fines feuilles d’or sur tout le tour. Un nombre incalculable de touristes photographie le bâtiment. Il est presque impossible de le prendre en photo. Une certaine discipline y règne et, chacun notre tour, nous nous photographions devant. Jean Jacques me supplie de prendre un cliché. Je le fais avec plaisir. Je comprends sa douleur d’être privé d’appareil photo. La vue est tellement belle qu’il faut l’immortaliser.
Ensuite je fais le tour de l’étang en compagnie de Marie Paule et Jean Jacques. Des carpes koi multicolores remontent en surface afin de glaner quelque nourriture.
La visite continue. Jean Jacques consulte le plan et m’indique qu’il y a un plan d’eau plus loin, avec en son centre, un pavillon. Nous cheminons vers cette dernière curiosité. On tourne en rond, on fait demi tour, on revient sur nos pas : rien, aucun plan d’eau. Nous déplions la carte et on essaie de comprendre. Au bout d’un moment on éclate de rire, et on s’aperçoit que c’est tout simplement un parking pour autobus. Bravo Jean Jacques.
Nous allons vers la station de taxi afin de nous conduire à notre prochain lieu de visite. Il faut que je précise une chose : les taxis sont très peu chers au Japon. Il faut compter 1200 yens à quatre personnes pour traverser la ville de Kyoto, soit 300 yens par personne (2.3 euros). Ce n’est vraiment pas cher comme transport en commun. Après cette visite nous allons faire un tour aux studios de cinéma, l’endroit où les films de samouraïs sont tournés. C’est amusant d’être devant les accessoires de films.
Même Jean Jacques se prend au jeu et vient se mesurer avec l’homme bourdon.
Ensuite nous entrons dans une pièce où un acteur en tenue de samouraï nous explique les subtilités d’un tournage avec des accessoires factices. Nous continuons notre visite par la découverte d’un petit spectacle simulant le tournage d’un film. Le metteur en scène nous explique les différents trucages du tournage avec démonstration à l’appui. Très peu probant. Toutes les scènes sont volontairement loupées, ce qui provoque dans l’assemblée de nombreux fous rires. Le spectacle dura environ 45 minutes.
Plus loin un autre studio prépare son spectacle. Des bancs sont installés face à la scène. La lumière s’éteint. Une musique emplit la salle. Au même moment des ninja surgissent des quatre coins du studio et déferlent sur la scène. Des combats simulés s’engagent. Les acteurs se retrouvent au sol, d’autres arrivent par l’arrière scène, les combats font rage. Robert me fait signe de regarder Jeff. Il est accroché à Marie Paule et exulte à la vue de ces ninja évoluant devant ses yeux, il est aux anges. " C’est génial " nous dit-il. C’est un grand gamin.
Nous voici de nouveau dans notre taxi qui cette fois nous ramène au ryokan.
Nous faisons notre petite réunion afin de décider du restaurant qui servira notre dîner.
Nous nous glissons dans la foule qui chemine sur les trottoirs. Michel et moi lançons une idée qui consiste à installer un fauteuil pivotant sur le trottoir afin de mieux profiter du spectacle qui passe. Nous arrivons dans la galerie marchande où se trouve notre restaurant. Nous nous y installons et commençons à dîner. Le restaurant est original, les plats de sushi circulent en rond sur un train de chaîne.
Chacun se sert suivant ses goûts : sushi au saumon, sushi au thon ou omelette, etc. Devant nous se trouve un robinet, style distributeur de bière pression où coule à volonté du thé vert. Pour régler l’addition une serveuse arrive et compte les petites assiettes empilées devant nous. " Il y a six assiettes, donc cela fait 600 yens. ", nous dit la serveuse en japonais bien sur. Notre dîner terminé nous flânons dans la galerie marchande et repérons les magasins de souvenirs. Des jeunes filles circulent dans cette galerie et nous profitons pour faire quelques photos ensemble. Sauf quand elles ne sont pas effrayées par Benkei. Les heures défilent et nous décidons de faire demi tour direction notre hôtel.
Face au ryokan, se trouve un petit débit de boissons et, sur les souvenirs de Robert, nous nous engouffrons à l’intérieur. Un vrai bouge. Une multitude de choses hétéroclites nous interdit l’accès des tabourets et des chaises. Tant bien que mal nous arrivons à nous installer. La patronne, personne d’un certain âge et semblant sortir d’un combat de boxe, libère le comptoir. Rentrant le dernier, je me retrouve relégué au fond du café entre, les restes du dîner et la caisse à M---- du chat, pleine évidemment. Je ne vous parle pas des odeurs. Pour m’asseoir, je repousse par un revers de main ce qui gène et je m’installe.
La commande est passée. Je me fais remarquer avec mon coca, je suis le seul à consommer cette boisson sans alcool, il faut le dire. Les odeurs commencent à m’incommoder sérieusement, je décide de m’exiler vers la porte afin de respirer de l’air moins nauséabond. Evidement tout le monde est hilare. Moi, moins. Nous traversons la ruelle et allons nous coucher un peu éreintés par cette journée.

Historique de Nijo-jo
Le château a été construit à l’origine (en 1603) pour être la résidence officielle à Kyoto de Ieyasu, le premier Shogun Tokugawa. Il fût complété par le troisième Shogun Iemitsu qui transféra certaines structures du château Fujimi. A son époque, il était le symbole du pouvoir et de l’autorité du gouvernement militaire Togugawa.
Le château a été donné à la famille impériale en 1867 par le quinzième Shogun Tokugawa.
En 1884, il fut renommé le palais secondaire Nijo et fût donné à la ville de Kyoto en 1939 renommé alors le château Nijo (" Nijo-jo ").
Le château dans son intégralité a été classé monument historique .Il est composé de la maison des gardes: Bansho, du palais Ninomaru ( Trésor National à lui seul ), du jardin Ninomaru, du jardin Seiryu-en et du Honmaru ( aire entourant la partie à l’intérieur des douves du château ).
Architecture du château:
La maison des gardes: bansho
Cette maison se trouve près de la porte principale, elle était utilisée pour la régulation des visiteurs; Pendant les absences du Shogun entre 1634 et 1863, la responsabilité de garder la porte était confiée à des surveillants qui restaient en alternance, 50 personnes en même temps.
Le Bansho a été déclaré importante propriété culturelle.
La présence de statues de cire dans cette maison nous a permis de nous rendre compte lors de la visite de l’importance des dispositions militaires prises pour garder le château.
Le Palais Ninomaru
Ce palais, de 3300 mètres carrés, est constitué de 5 bâtiments, avec 33 chambres et 800 Tatami au total. Il est presque entièrement construit à partir de bois d’Hinoki (sorte de cyprès Japonais). Les peintures sur les murs et sur les portes ont été réalisées par des artistes célèbres de l’Ecole Kano. Au Nord Est du palais se trouvent les bâtiments où était préparée et stockée la nourriture.
Cette visite nous a donc permis de découvrir un type d’architecture diffèrent de ceux qu’on avait pu voir grâce aux visites des temples. En effet, la taille du palais est très impressionnante de par son importance, les pièces sont très spacieuses et beaucoup moins chargées en décorations que celles d’un temple.
Le jardin Ninomaru
En accord avec les conventions des jardins Japonais, il a été réalisé autour d’un plan d’eau et contient une très grande variété de pierres de tailles, formes et couleurs différentes.
Au centre du plan d’eau, il y a trois îles: Horai-jima (île de la joie éternelle), Tsuru-jima (île du Crane), Kame-jima (île de la Tortue). La conception de ce jardin est due à l’architecte Kobori Enshu. Une impression de pureté et de sérénité se dégage de ce jardin. Tout y semble calme. L’équilibre entre les différents éléments présents y est très harmonieux.
Seiryu-en
Ce jardin a été construit en 1965 pour faciliter la réception des invités officiels de la ville ou les événements culturels. Le jardin contient deux maisons pour la cérémonie du thé et un tableau plaisant de 1000 pierres. 800 pierres et une maison pour la cérémonie du thé faisaient partie, à l’origine, de la résidence construite en l’an 1600, prés de la rivière Takase.
A la fois traditionnel et occidental, le jardin mesure 16500 mètres carrés. Le style de ce jardin est similaire à celui du précèdent et les impressions qu’on a en le visitant sont les mêmes. La présence de la maison pour la cérémonie du thé introduit un élément sacré.
Honmaru
Le palais à l’origine à l’intérieur a été construit en 1626 pour être la maison du Shogun et de ses partisans. Il contient 5 tours centrales, une située dans le coin sud-ouest du complexe, il fût frappé par la foudre et brûla en 1750. En 1893 la structure actuelle a été transférée vers le Palais Impérial de Kyoto. A l’origine il fût construit en 1847 en tant que résidence du Prince Katsura. Il reste un exemple architectural. Ce palais donne l’impression d’être un château à l’intérieur d’un autre. Plus petit que le palais Ninomaru, il n’en n’est pas moins magnifique.
Le jour suivant nous amène à Nijo-jo , château du premier shogun Tokugawa Ieyasu. Nous accédons dans le palais Ninomaru en chaussettes. C’est un palais de 3300 m2 de superficie avec 33 pièces et près de 800 tatamis. Les portes coulissantes et les murs sont décorés d’animaux, de fleurs, peintes par de grands artistes de l’école Kano.
Nous accédons aux différentes pièces par un couloir (Uguisu-Bari) dont le plancher est très curieux. Quand on le foule du pied il chante. Le son ressemble au chant du rossignol ce qui permettait, lors d’une intrusion, de donner l’alerte aux gardes en faction dans les salles voisines. Dans les pièces centrales des mannequins immortalisent la vie à cette époque. La visite du palais terminée Jean Jacques et moi parcourons les jardins.
De petits plans d’eau ornent les pourtours du bâtiment principal. Dans l’un d’eux, des îlots émergent des eaux : îlot de la joie éternelle, îlot de la tortue et l’îlot du crâne.
Nous déambulons parmi la végétation et sur le haut d’un rempart nous apercevons les douves immergées.
L’heure du rendez-vous approchant nous faisons route vers la sortie. Sur le trajet un ancien pavillon de thé nous offre une exposition d’Ikebana (art floral japonais).
La visite se termine par des échoppes de souvenirs et de boissons fraîches.
Retour à l’hôtel en taxi. Après un repos bien mérité et une bonne douche, nous nous délassons avant le repas du soir.
Péré et sa femme décident de partir dans la galerie marchande afin de trouver un Cyber café pour envoyer un mail à la famille. Je les suis. Malheureusement l’heure étant passée la salle des ordinateurs est fermée. Nous faisons demi tour.
Petite réunion afin de choisir le moyen de transport pour notre prochaine visite: taxi ou marche à pieds, Marie Paule nous rappelle qu’il serait bon de ménager la caisse commune et que la marche à pieds est excellente pour la santé.

SANJUSANGENDOHistorique de " Sanjusangendo "
" Sanjusangendo " , appelé à l’origine " Rengeoin " a été fondé en 1164 après Jésus-Christ à la demande de l’empereur Goshirakawa, qui était passionné par la déesse Kannon-Bosatsu..
La structure originale a brûlé en 1249, et une autre, à l’identique, a été reconstruite en 1266. C’est cette nouvelle construction que l’on peut actuellement visiter.
Architecture du temple
Sur le plan architectural, ce bâtiment est constitué d’un immense autel dans lequel se trouve un arrangement de 1001 statues de Kannon-Bosatsu. Cette salle est, en conséquence, très grande: approximativement 118 mètres de long pour 18 mètres de profondeur.
Au centre de cette salle, se trouve une grande image principale de " Juichimen-Senju-Kannon ", ou Kannon avec 11 visages sur la tête et 1000 bras. Aux côtés de cette statue, 1000 autres images de Juichimen-Senju-Kannon sont rangées de manière régulière.
En fait, sur les statues, on ne peut voir que 40 bras portant chacun une arme. Mais ces bras en valent 1000 car chacun a sauvé 25 mondes.
De plus, les croyances disent que " Kannon Bodhisattva " pouvait prendre 33 figures différentes, il est donc possible de voir à travers toutes ces statues 33033 " Kannon ". Ce nombre 33 est à l’origine de l’appellation du nom du temple: " Sanjusangendo " qui signifie une salle avec 33 recoins.
Trente autres statues sont rangées dans le rang le long du corridor. Deux d’entre elles sont les Dieux du Vent: " Fujin " et du Tonnerre: " Raijin " ; les autres sont des " Nijuhachibushu " (28 esprits accompagnant " Kannon-Bosatsu "), dieux et esprits dans lesquels la beauté, la sagesses, la prospérité, la pauvreté, l’exorcisme du dévouement au diable sont incarnés.
Sculpture des statues
L’ensemble de ces statues sont des travaux très fins, faits de bois, par de nombreux sculpteurs sous la directions de grands maîtres: " Kokei ", " Unkei " et son fils: " Tankei ".
L’image centrale mesure 3,3 mètres de haut en incluant le socle.
Elle a été taillée par " Tankei ", un des plus grands sculpteurs de la période Kamakura à l’âge de 82 ans.
Les autres images sont plus petites (1,65 mètre de hauteur).
Les statues ont été crées par une technique appelée " Yosegi-Zukuri ": en premier un corps composé de nombreux blocs de bois, taillé grossièrement; deuxièmement, les détails de l’apparence extérieure sont taillés à partir de ce corps, troisièmement la statue est colorée, et enfin, plaquée avec des feuilles d’or.
Cette méthode a été utilisée car elle permet de faire travailler plusieurs personnes sur une même statue. Les produits résultants sont moins soumis aux cassures ou fentes et sont plus légers que des statues taillées par des méthodes plus récentes.
Visite du temple
La visite consiste en un tour du temple, passant de la salle où se trouvent les 1000 statues Kannon-Bosatsu, aux immenses couloirs du temple le long desquels se trouvent d’autres statues. Aucune photo n’a pu être faite dans ce temple.
La salle des statues est très impressionnante, un millier de statues recouvertes d’Or y sont rangées.
Il est difficile de différencier chacune d’entre-elles bien qu’elle aient été créées de manière à être toutes différentes.
Devant les statues de la déesse se trouvent d’autres statues de dieux ou esprits dont nous avons parfois retrouvé les statues dans d’autres temples: par exemple, le Dieu du Tonnerre, le Dieu du Vent. Ils sont eux aussi recouverts d’or, et leurs yeux sont faits de verre ce qui donne l’impression qu’ils nous observent de n’importe quel endroit où nous nous trouvons.
Du point de vue architectural, ce temple n’a pas de particularité si ce n’est sa longueur. Mais, la visite était intéressante car c’est le seul temple où nous avons vu autant de statues.
Nous voilà donc en route pour une randonnée pédestre de quelques kilomètres. " A quelle heure arrive t-on " crie quelqu’un, Robert très stoïque ne se retourne même pas et nous fait un signe de la main. Signe que je ne décrirai pas ici. Nous entrons dans ce temple d’une longueur impressionnante. Normal il abrite 1001 Bouddha et durant certaines festivités on y pratique, sur la partie extérieure du bâtiment, le kyudo.
Une multitude d’impacts de flèches jalonnent les boiseries du bâtiment. Ayant terminé le tour du bâtiment, on se présente à l’entrée. Une hôtesse nous y accueille et nous demande de sortir nos chausses et, chaussettes aux pieds, nous commençons notre visite. Une alignée de Bouddha dorés nous regarde et chose curieuse toutes ces statues sont différentes les unes des autres mais j’avoue que les détails m’ont échappés.
La visite terminée retour vers le ryokan et pour éventuellement une petite collation sur le chemin le retour. Une sushia. On s’engouffre à l’intérieur. Une soupe à droite, une autre à gauche et nous voilà repus. Sur le chemin du retour nous flânons un peu devant des vitrines en tout genre.

MAISON DE POTIERAlain nous propose pour le lendemain la visite de la maison du potier Kawai kanjiro. Cette maison respire la sérénité, le calme, et met en valeur la merveilleuse beauté des poteries exposées. Je me perds dans mes pensées, assis dans un fauteuil de bois certainement fabriqué par ce potier qui était aussi sculpteur. Je suggère à Jeff de s’y installer lui précisant le bien être que j’y ai ressenti, Jeff s’y essaye et apprécie son charme.
Jean Jacques attablé, se perd dans des revues du maître des lieux, il admire les gravures dans les différentes brochures mises à notre disposition.

KIYOMIZU DERA Temple de Kyoto (XVe- XVIIe siècle).
Le Kiyomizu-dera fait partie de l'ensemble de la ville historique de Kyoto, inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial depuis le 14, décembre 1994.
&Temple privé, construit en 780, il devint, en 805, temple impérial. Il brûla et fut reconstruit neuf fois. Exception faite de l'umatodome (étables du XVe siècle), du niomon (porte de la fin du XVe siècle) et du shoro (beffroi de 1607), tous les bâtiments sont des années 1630. Les plus remarquables sont le saimon (porte ouest), le sanjunoto (pagode à trois étages), le kyodo (salle Sutra), le tamurado (salle des Fondateurs), l'asakurado, le hondo (Grande Salle) et l'amidado (salle du Bouddha Amida), qui sont alignés d'ouest en est. On trouve également le todorokimon (porte centrale) et le jishu-jinja (lieu de culte shinto). L'okuno-in (temple central) et le shakado (salle du Bouddha Shaka) constituent un ensemble construit au XVe siècle selon une disposition qu'il a toujours gardée. Depuis 1898, de nombreux projets de restauration ont été mis à exécution. Le hondo est un trésor national; il est construit à flanc de montagne, de telle façon que sa façade et sa moitié antérieure reposent sur une structure de hauts piliers en bois, reliés entre eux par des traverses. Le toit autoportant est fait de bardeaux d'écorce de cyprès.
Nous filons bon train vers un des plus beaux temples du Japon Kiyomizu. Sa tour à toits multiples nous accueille. Après avoir gravi les marches nous pénétrons dans l’enceinte même du temple. C’est un temple monté sur pilotis avec un toit fait de bardeaux d’écorces de cyprès.
Sa terrasse domine les bois environnants et la ville de Kyoto. Avec Bernard nous descendons afin de contempler les fondations du temple. Les pilotis sont des troncs d’arbres entiers enchevêtrés les uns dans les autres, comme un maillage, offrant certainement une grande solidité.
La descente terminée nous accédons à une petite rue commerçante où les emplettes en tout genre peuvent commencer. De jeunes femmes en costumes de Geisha s’offrent pour que l’on prenne quelques photos.
Jean Jacques trouve évidemment le moyen de se faire photographier avec de charmantes demoiselles en costume traditionnel.
Les courses effectuées nous mangeons dans la chambre de Michel et Jean Jacques. Un présent a été offert à Jeff. C’est un toupet de samouraï. Il en va de soi que tout le monde l’essaye. Je photographie.
Des éclats de rires partent dans tous les sens. Chacun y met de sa grimace et de sa blague. Nous passons la soirée en blagues de tous genres et en fous rires.

HIEAN-JINGU
HEIAN JINGÛ : (Sanctuaire Heian) : Symbolisant parfois Kyôto à cause de son architecture très caractéristique, ce temple est pourtant l'un des plus récents de la capitale. Construit en 1895 après le transfert de la capitale Impériale vers Tokyo, il est dédié au premier (Jammu 736-805) et au dernier ( Kômei 1831-1867 ) Empereur ayant résidé à Kyôto.
Ce sanctuaire Shintô a été bâti à l'identique du Palais Impérial de l'époque Héian. Un immense Torii en ouvre l'entrée, et les bâtiments, disposés en U, encadrent une immense esplanade.
La plus belle partie de la visite concerne les jardins, situés derrière le sanctuaire. Un pont couvert surmonté d'un phoenix, vous conduit vers le Shobi Kan, provenant de l'ancien palais impérial avec ses Fusumas peints par Mochizuki Gyokukei)
C’est un très grand temple avec des esplanades immenses et sur ses cotés de petits bâtiments à toits multiples. Sur l’avenue qui fait face une porte gigantesque symbolise l’entrée. La fin de journée approchant, nous allons vers le Budo Center endroit où l’on pratique les arts martiaux. Une petite visite et une photo immortalisent les lieux.
Nous nous dirigeons vers un grand magasin de vêtements, de bijoux et de calligraphies. Quelques uns font des achats. Michel propose de faire un cadeau à Robert pour le remercier de nous avoir donné l’occasion de faire ce voyage et de nous avoir supporté. C’est un bijou en forme de tsuba incrustée de petites fleurs en métal doré.
Le lendemain un groupe décide de partir visiter Nara. Marie-Paule, Héléna, Jérôme, Jeff, Bernard.
De notre côté nous partons faire des achats dans un magasin de sabres. Nous sommes reçus par un jeune homme qui nous présente des armes. Robert achète quelques sabres, nous : des tsubas et des sageo. Alain nous imite le cerf avec deux tanto fichés de part et d’autre de la tête.
Nous continuons nos achats dans la galerie marchande au centre de Kyoto. Une geisha et un samouraï sont peints sur un panneau de bois afin de s’y faire photographier. A tour de rôle nous glissons la tête à l’intérieur de l’orifice.
Une petite halte dans une maison de thé permet de nous désaltérer. Péré déguste un énorme gâteau, sa femme étant partie pour Nara, il en profite.
Nous avions repéré dans un grand magasin des services à thé et des boites laquées noires. Les emplettes commencent. Alain, Jean Jacques, et moi achetons un service à thé. Michel, lui, ne s’en contente pas, il achète aussi le reste : théière, bols, assiettes etc. Il se retrouve avec en sac énorme. Le problème de transport va se poser, il va falloir acheter une valise supplémentaire pour le retour. Jean Jacques se laisse tenter pas les boites laquées. Il s’installe à une table avec une vendeuse et les paquets commencent à s’amonceler.
Les papiers cadeaux sont sortis et, gros dilemme, le choix du ruban. On lui montre plusieurs bobines de couleurs différentes. Le choix est difficile et après quelques minutes de réflexion la décision est prise. " Je veux cette couleur ".
Nous de notre coté, nous rigolions de le voir se débattre avec ses rubans. Nos achats terminés nous rentrons au ryokan. Nous essayons tant bien que mal de tasser nos affaires. Impossible de tout faire rentrer. Une solution s’impose. Il faut un bagage supplémentaire. Nous courons acheter une autre valise.
Robert nous informe qu’il a trouvé une boutique où l’on vend des Mon et des tampons à l’effigie de l’école Sui ô ryu. Le groupe se met en route vers la galerie marchande. Arrivés devant la boutique, nous commençons notre razzia. Le vendeur est débordé et se retrouve vite en rupture de stock. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir son Mon. Ils auront plus de chance une autre fois. Nous avons confectionné un Mon pour Jeff.
Ce sont des bois de cerf et un tanto entrecroisés.
Le dernier repas se prend dans la sushia ovale avec le petit train de chaîne. Des jeunes japonaises nous demandent de les photographier, je me dévoue à contre cœur évidemment. Jean Jacques accourt, et me supplie pour être sur la photo. " Aller viens " et je le prends en photo.
Deux belles jeunes filles marionnettes aux mains insistent pour être photographiées, ne voulant pas les décevoir, je me sacrifie avec plaisir…
Nous réglons nos chambres et l’heure du départ arrive. Une vraie expédition. Imaginez-vous le nombre de bagages que nous traînons. Nous avons tous une valise supplémentaire. Toutes les mains sont occupées. Les taxis nous transportent jusqu'à la gare de Kyoto. L’heure arrivée le train démarre et nous amène à Osaka Kansai afin de prendre l’avion direction la France. Le silence règne dans le wagon. Est ce la fatigue ? Le départ ? Je n’en sais rien, mais chacun est dans son coin à lire ou à dormir.

OSAKA KANSAIL’arrivée à l’aéroport est impressionnante. Il se trouve sur une immense île artificielle à quelques kilomètres de la côte. Un pont permet aux différents transports d’acheminer les voyageurs jusqu’à l’aérogare : trains, bus, taxis, voitures.
C’est immense nous passons la douane sans trop de problèmes sauf peut être pour Alain. Il a acheté un grand bambou sculpté et, peur qu’il ne soit cassé, refuse de le mettre en soute. Grands pourparlers et il obtient enfin l’autorisation de le prendre avec lui en cabine.
Sur le coup de midi nous partons à la recherche d’un restaurant. Un se présente à nous et nous nous installons à table. Nos derniers sushi sur le sol japonais vont être engloutis, je fais mes adieux à ma charmante serveuse et lui promet de revenir bientôt.
Il nous reste de la monnaie et les magasins en Duty free nous permettent d’écouler nos derniers yens avec l’achat de souvenirs en tout genre.
On nous annonce 3 heures et demi de retard. Nous allons rater la correspondance à Roissy pour Toulouse. Les coups de téléphone vont bon train afin de prévenir les familles de notre retard.
Nous voici dans l’avion prêt au décollage. Comme pour l’aller, les repas nous sont servis et les distractions sont les mêmes malheureusement. Les films sont identiques et les jeux vidéos moins intéressants. Il faut dire que ce 747 est plus ancien et moins confortable. Nous somnolons. Une hôtesse vient nous voir et nous montre par le hublot une aurore boréale. Le spectacle est magnifique avec ce voile de lumière ondulant à l’horizon. Robert montre des signes de douleur, un mal de ventre le prend et commence à le perturber. 22 heures 30 nous arrivons à Roissy, notre correspondance pour Toulouse est ratée. La JAL nous distribue des chambres au Hilton. Quel luxe. Une poche de victuailles nous est distribuée pour le repas du soir.
1 heure, Robert est hospitalisé d’urgence. Jean Jacques l’accompagne et revient à l’hôtel. Après quelques soins il retourne au Hilton où la nuit sera courte.
6 heures tous dehors nous attendons la navette pour le hall d’embarquement. Robert donne des signes de rechute et décide de repartir pour l’hôpital. Nous prenons en charge ses principaux bagages et en route pour l’aérogare. Il sera rapatrié en ambulance le surlendemain.
Le retour sur Toulouse se passe sans problème et chacun se disperse en se disant au revoir.
Voici raconté dans de grandes lignes mon voyage au Japon. Je me prépare pour une deuxième expérience dans un an ou deux.
Je remercie Robert et le groupe formé de : Marie Paule, Helena, Péré, Robert (Tourcoing), Michel, Jean Jacques, Jérôme, Bernard, Alain et notre mascotte Jeff qui ont permis à ce voyage de se réaliser et se passer dans de très bonnes conditions ainsi que les participations photographiques.
Un grand merci à Katsusé sensei pour son chaleureux accueil dans son dojo.
Christian "benkei"

jeudi 4 décembre 2008

histoire d'une école de sabre du 16 éme siecle

Histoire d'une école ancienne
Sui-ô-ryu Iai Kenpo, titre officiel de cette tradition, fut fondé par Mima Yoichizaemon Kagenobu (1577-1665) autour de 1615. Yoichizaemon naquit, sur le fief Dewa, de Mima Saigu, prêtre du sanctuaire de Junisha Gongen. Malheureusement il n’y a plus de traces de l’emplacement de ce sanctuaire et de la tombe du fondateur car ils furent tous deux détruits par un glissement de terrain au 18e siècle.
Dans sa jeunesse Yoichizaemon étudia l’art du sabre de l’école Bokuden, fondée par Tsukahara Bokuden, ainsi qu’une forme de jojutsu pratiquée par les yamabushi, prêtres guerriers de la montagne, appelée Kongo Jo Joho.
C’est au printemps de sa 18e année, quand Sakurai Gorosaemon Naomitsu, l’ami de son père, rendit visite à sa famille, que Yoichizaemon fit connaissance avec un art nouveau et saisissant. Yoichizaemon, qui était localement connu pour son adresse dans les arts martiaux, proposa un duel amical à Naomitsu. Ce dernier accepta avec joie ce défi et le duel fut arbitré par le père de Yoichizaemon.
A l’heure fixée, Yoichizaemon se présenta devant son opposant dans une posture chudan et Naomitsu, dans son costume style yamabushi, son sabre bizarrement jeté en travers de sa ceinture, mit sa main sur la tsuka. Les deux adversaires avancèrent alors à la distance limite. Yoichizaemon, se sentant dominé par le maintien de son adversaire et par sa manière de porter le sabre, recula d’un pas pour se mettre en jodan kamae. Mais, à cet instant précis, Naomitsu délivra sa lame et l’envoya voler sous la garde de Yoichizaemon, l’arrêtant promptement en face de son visage. " Cela suffit " dit Mima Saigu, et le duel fut terminé. Ce fut une démonstration de iaijutsu qui devait changer la vie de Yoichizaemon.
Naomitsu était en fait un élève du novateur et fondateur de l’école Hayashizaki-ryu, Hahashizaki Jinsuke Shigenobu (1559-1604). Il resta avec la famille Mima les trois mois qui suivirent afin de faire connaître les grandes lignes des enseignements de Hayashizaki à l’impatient jeune Yoichizaemon.
Ayant acquis un niveau de maîtrise de cet art avec Naomitsu, Yoichizaemon jura de mettre en place sa propre méthode de iaï en recherchant les niveaux les plus pointus de cette discipline martiale. On dit qu’il passait ses journées à tirer le sabre contre un arbre aux environs du sanctuaire et que, le soir, il s’agenouillait devant un autel et priait les dieux pour être guidé.
Pour approfondir ses études, Yoichizaemon entreprit son premier Musha Shugyo, forme itinérante d’expérience du combat qui permettait aux guerriers de tester leur adresse martiale contre d’autres traditions lors de voyages en d’autres lieux. Il se rendit ainsi à Omine, Togakure, Ontake, Katsuragi et Tateyama. Il rencontra ainsi des sohei, moines guerriers du Mont Hiei qui fuyaient la colère de Oda Nobunaga, de qui Yoichizaemon apprit une forme de combat, le naginata.
Vingt années s’étaient écoulées depuis que Yoichizaemon avait juré de créer une nouvelle méthode de iaï, des années durant lesquelles il s’était amélioré pratiquant jour et nuit. Ce fut au milieu de cette vingtième année que Yoichizaemon reçut l’illumination quand, alors qu’il était agenouillé devant l’autel d’un sanctuaire, il eut la vision d’une sphère dans laquelle se dessinaient les formes de mouettes blanches flottant sur l’eau sans pensée consciente. Il courut vers le jardin du sanctuaire, saisit un bokuto et il réalisa alors qu’il pouvait le brandir en toutes directions sans peur ou pensée consciente.
Sur la base de sa vision, Yoichizaemon créa les 64 techniques au cœur de la tradition, ainsi qu’une figure tirée des 28 zones du ciel, entourée de 36 oiseaux terrestres et représentée sur un mandala que Yoichizaemon dessina juste après sa révélation.
Même après avoir atteint l’illumination et créé sa propre méthode, Yoichizaemon continua à voyager pour mettre à l’épreuve à la fois sa foi et son sabre. On pense cependant qu’il ne s’agissait pas d’un voyage destiné à obtenir victoires et conquêtes mais plutôt d’une épreuve d’aptitude à atteindre un état d’oubli de lui-même. Yoichizaemon considérait la pratique de l’art du sabre comme étant une forme d’ablution aux dieux et son corps comme étant un moyen d’entrer en communion avec eux.
Face à un adversaire, Yoichizaemon n’essayait jamais de gagner en trichant ou en utilisant des techniques fantaisistes. Son but était plutôt d’atteindre ai-uchi (lit : coup simultané), ce qui obligerait ses adversaires à se retirer ou à affronter une mort certaine.
Yoichizaemon disait que :
" L’art du sabre vient des ascètes de la montagne. L’essence de notre tradition, et l’obtention d’une position inattaquable, consistent à abattre nos adversaires alors que le sabre est encore au fourreau, étouffant leurs actions et remportant la victoire sans sortir le sabre. Quand vous êtes engagé dans le combat, détachez-vous de toute pensée de victoire ou d’échec, parvenez à un esprit pur et libre et unifiez-vous avec les dieux ".
Yoichizaemon utilisa son grand dojo pour l’enseignement des techniques martiales, mais il y enseigna aussi ce qui concerne l’univers grâce à un Mandala de la Terre et du Ciel accroché au mur. Il arrêta d’enseigner à 67 ans et confia cette responsabilité à son fils et
héritier Yohachiro. Il vécut vingt années de plus avant de s’éteindre paisiblement à l’âge de 87 ans.
On trouve peu de littérature sur cette école ancienne, cependant il est souvent fait référence à un récit concernant le fondateur. L’histoire qui suit est relatée dans l’ouvrage intitulé Gekiken Sodan :
" Le sabreur Mima arriva des provinces orientales à Tsuyama dans le Misa no Kuni et y rassembla des élèves pour leur enseigner le iaï. A cette époque, un maître rival appelé Asada Kurobei enseignait déjà dans le coin et une rencontre fut bientôt arrangée entre les deux. Un des élèves d’Asada lui demanda " Comment allez-vous battre le iaï (de Mima) ? "Asada lui répondit que pour battre un représentant du iaï on devait attaquer l’homme et ne pas le laisser sortir le sabre. Ayant entendu parler de la réponse d’Asada et avec pour seule preuve ces paroles, Kagenobu prit conscience de sa valeur et de la futilité d’une telle rencontre et il quitta la région de Tsuyama ".
Il n’est nulle part fait mention dans les documents de cette écoles ancienne y compris dans ceux couvrant la période des voyages de Yoichizaemon, de son passage en Tsuyama et d’une quelconque rencontre proposée à Asada. Cependant, il est admis que les paroles d’Asada vont droit au cœur du iaï et l’histoire est souvent mentionnée par les membres de la tradition comme preuve de l’existence et de la notoriété du fondateur.
Succédant à Yoichizaemon, son fils Yohachiro Kagenaga ajouta 10 techniques supplémentaires à la tradition qui, à ce jour, représentent le Shoden, ou niveau d’initiation. C’est un ensemble de 5 Yo, techniques d’attaque/positives, et 5 In, de défense/passives. Yohachiro pensait que les techniques que son père avait créées étaient trop avancées pour être comprises par un débutant et il ajouta ainsi ces dix techniques pour permettre à ceux qui étaient moins familiarisés avec le sabre d’améliorer leur habileté avant de pratiquer des techniques plus avancées.
La tradition sombra dans une relative obscurité jusqu’à la période du 9ème Soke, Fukuhara Shinzaemon Kagenori. Shinzaemon était à la fois élève du 8ème Soke de Sui-ô-ryu, Yoshino Yaichiro Sadatoshi, et de Yoshida Shigesaemon Sadatoshi, à son tour un ancien élève de Masaki Taro Dayu Toshimitsu, fondateur d’une méthode de manrikigusari (une chaîne avec des poids attachés aux deux extrémités) appelée le Masaki-ryu.
Shinzaemon prit en compte ce qu’il avait appris des techniques de chaîne et de poids de Masaki-ryu et y ajouta un kama, ou faucille.La méthode elle-même comprend 18 kata séparés destinés à être pratiqués des deux côtés du corps, c’est-à-dire en alternant dans les mains le tournoiement de la chaîne et le maniement de la faucille. La forme de cette faucille est unique : elle est façonnée de façon à pouvoir couper, qu’elle soit poussée, tirée ou utilisée pour frapper.






mercredi 3 décembre 2008

Présentation du Iaido



IAIDO


Technique de combat au sabre destinée à sortir le sabre de son fourreau (Saya) à une vitesse éclair et à frapper l'adversaire avant que celui-ci ait eu le temps de dégainer complètement son arme. Le iai-jutsu fut créé en 1560 et perfectionnée au XVIIIe siècle. Cette discipline, issue de l'ancien ken-jutsu, est devenue une technique de concentration, de précision et de rapidité du mouvement.
L'art de dégainer le sabre est devenu un art martial à part entière, il fait partie de l'enseignement du kendo. Il comprend, outre des saluts cérémoniels, toute une série de kata (combats imaginaires) et de gestes symboliques (comme celui de secouer le sang tachant la lame du sabre après un duel ). Tous ces mouvements et kata sont exécutés debout, à genoux, ou assis.